DIANE RONDOT PHOTOGRAPHY
CIRCASSIENS
Enfants de la balle.
« Tombés dedans quand ils étaient petits », diraient certains. Une certitude, on ne devient pas circassien par hasard.
J’ai rencontré ces dernières années nombre de ces artistes, infusés au spectacle et à la vie nomade dès leur plus jeune âge. Gamins, leur cour de récréation était la piste sous le chapiteau. Leurs devoirs à la maison se faisaient entre deux répétitions d’un numéro improvisé. Le bureau de leurs parents, la tente. Leur village changeait au gré des tournées.
Pourquoi le cirque m’a-t-il toujours attirée ? Serait-ce les films que j’ai vus enfant, comme La Strada de Fellini, Freaks de Tod Browning, ou encore Charlie Chaplin ? Je découvrais un univers étrange, rempli de poésie, d’émotions fortes, de mystère aussi.
Aujourd’hui, ces enfants de la balle réinventent le cirque et mettent en scène des spectacles qui reflètent l’évolution technologique et éthique de la société. Les lions qui autre- fois nous faisaient frémir, les éléphants qui nous fascinaient sont en passe d’être interdits et remplacés par des hologrammes. Les shows se renouvellent au profit de représentations surprenantes, innovantes, bigarrées, punks.
J’ai eu la chance de photographier certains de ces acteurs, dans de petits cirques en province l’été ou dans des cirques parisiens, j’ai aussi fait des portraits en studio pour être plus symbolique dans la représentation de leur discipline. Ils se sont tous prêtés au jeu avec enthousiasme. Bien que leur vie soit incertaine parfois, exigeante, pas forcément très lucrative, pour rien au monde ils n’en changeraient. Et c’est tant mieux.